Sommaire
Société paysanne et bretonnité.
Il était une fois… pas si lointaine où la société bretonne et brittophone calculait la surface des champs en « devezh arat ». C’est à dire la surface qu’un paysan peut labourer en une journée.
Nous vivions encore dans un monde rural qui valorisait le travail. A vrai dire, ils n’avaient pas vraiment d’autres choix car une journée de labour à la charrue ne devait pas permettre d’apporter d’autres biens que la nourriture de la famille.
Société technologique et francisation.
Et puis tout le monde a appris à lire, à écrire et à compter en français. Les chiffres sont devenus la valeur sûre dans nos villes qui recrutaient des fonctionnaires, des commerçants, des comptables… Il fallait échanger avec le reste du monde. L’école nous a enseigné les mètres carrés, les ares et les hectares pour évaluer les surfaces des champs et des centres commerciaux.
Société des loisirs, des sports et du fric.
Aujourd’hui nous sommes entré.e.s dans la civilisation des loisirs, le culte du sport, la déification du corps. Les trente cinq heures de travail au bureau ne font pas fonctionner les muscles autant qu’une semaine de travail de la terre. La nouvelle référence pour pratiquement tous le monde, jeunes et vieux, c’est le foot. Le modèle et l’ambition des gamins du XXIè siècle ce sont les stars du ballon rond qui gagnent des millions. Et donc, tout naturellement, l’unité de mesure des surfaces est devenue « le terrain de foot ». Cet été, l’équivalent de cinq terrains de foot ont brûlé ici ou là. La surface de deux terrains de foot a été gardée pour construire des commerces…
Alors quelle sera la prochaine unité de mesure ?