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La centralisation est un mal bien français.
Elle est pour certains le meilleur moyen de garantir l’égalité des citoyens. En fait, elle cache des inégalités criantes qui ne sont pas interrogées puisque les citoyens du pays sont censés être égaux.
Par exemple, 84 % du budget de la culture est dépensé en région parisienne, ainsi que 68 % des crédits du ministère du tourisme.
La Bretagne, grande région touristique, ne touche que 2 % des crédits du tourisme. Pour les dotations d’État, les grandes villes sont favorisées car les dotations par habitant sont d’autant plus élevées que la population est nombreuse.
Paris est par exemple la seule agglomération de France où une partie des transports urbains sont payés par l’État.
On pourrait penser que les politiques publiques essayent de corriger ces inégalités mais on voit bien que, d’années en années, elles reproduisent ses inégalités.
Pire, la machine administrative élabore sans cesse de nouvelles règles qui se chevauchent, se contredisent et sont très difficilement applicables sur le terrain. On le voit tous les jours dans des domaines variés comme l’urbanisme ou le social.
La dématérialisation ne simplifie pas les choses.
Entre les bugs et l’illectronisme, on a parfois bien du mal à s’y retrouver. Les exigences d’une administration enfermée dans ses règlements deviennent insupportables à nos concitoyens.
Au lieu de développer les logiques ascendantes comme il était question en 2017, le Gouvernement a accentué la centralisation en voulant tout contrôler. Les élus locaux s’en sont d’ailleurs plaints et s’il a fallu rectifier les choses dans la forme, sur le fond le Gouvernement n’a toujours pas compris qu’il fallait déléguer et adapter sur le terrain.
La nouvelle loi « 4D », qui doit venir en discussion à l’Assemblée, est assez insidieuse.
Elle propose aux collectivités locales de se saisir de ce qui coûte cher comme les quelques routes nationales, ainsi que des petites voies de chemin de fer locales qui sont sans entretien depuis des décennies et enfin de pouvoir investir dans les services de santé comme les hôpitaux. Par contre, toutes les normes et règlements seront faits à Paris et les collectivités ne pourront pas les adapter. Le texte se propose même de renforcer les pouvoirs des préfets qui sont déjà exorbitants. Cet échec patent, en termes de décentralisation, ne fait que renforcer la défiance envers le politique et l’administration. Les citoyens s’en rendent bien compte. Ils s’en agacent et remettent en cause le pouvoir.
J’espère que cette question sera au cœur des prochaines campagnes électorales car il est plus que temps de passer à un système vraiment décentralisé.