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De Gaulle, Nantes, Bretagne et trahison …

de Fañch GAUME
Publié le Dernière mise à jour le

2020 : Partition de la Bretagne et Cinquième République sont liées par des racines politiques.

Les faits sont têtus. En 1960, son fondateur Charles de Gaulle déclare que la Bretagne compte cinq départements et place l’entité bretonne au dessus des découpages administratifs.
Le décret du 2 juin 1960 peut permettre le retour de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne sans référendum !
Pourtant l’État l’interdit… avec l’aval du Général : C’est une politique de négation d’exception basée sur l’arbitraire.
Son Administration réécrit l’Histoire et installe son conformisme.

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Charles de Gaulle, Conseil des ministres, Paris le 12 mai 1960

12 mai 1960 : pour De Gaulle, cinq départements composent la Bretagne.

« Je ne vois pas là de question, les limites de la Bretagne, tout le monde les connaît, elles n’ont jamais changé (1) » reconnaît Charles de Gaulle, président de la République, en conseil des ministres. Nous sommes à Paris, le 12 mai 1960. Son constat indéniable se base sur une cohérence, celle de l’unité de destin : la Loire-Atlantique (2) appartient à la Bretagne depuis plus de mille ans. Mais il va s’aligner sur la doctrine de sa haute fonction publique : « Une région n’a pas de territoire, seule la Nation en a un (3) ».

Son premier ministre, Michel Debré, ne veut pas de réponse administrative à cette question administrative : « Laisser Nantes à la Bretagne, mon général, ce serait de la trahison (4) ! » assène-t-il. Le huis clos du Conseil lui permet de ne pas rendre publique cette politique d’Etat de partition de la Bretagne. Le Général l’approuve tacitement. Il refuse toujours d’arbitrer devant témoins ou préfère décider seul (5). Le langage de Debré réduit la Bretagne à « cette partie de la France, ces quatre départements, l’extrême ouest (6) »…

L’État garde secrète sa politique de partition de la Bretagne.

Dans ce contexte de dislocation de l’Empire colonial français, partitionner (7) est le credo de Debré, haut fonctionnaire comme plus du tiers de son Gouvernement (8). Il ira jusqu’à proposer un plan de partage pour l’Algérie (9). Il use constamment de l’autorité du Général pour consolider sa propre position (10)… Et de Gaulle abuse de la fidélité inconditionnelle de Debré (11). Leur Administration est très puissante, active et centralisée.

Elle est alliée, pour la première fois depuis des décennies, à un système politique très énergique (12). Toute cette technostructure de l’État semble décider de connivence selon une loi non écrite. Elle justifie son poids, son pouvoir sans contrôle et ses règlements par la « raison d’État ». Son orientation centralisatrice et uniformisatrice sont tels qu’un président ou un gouvernement qui aurait une volonté contraire, risquerait l’échec et le rejet. Face à cette permanence et à cette force, bien des ministres, et nous en avons vu, ne sont rien face à cette technostructure d’Etat, nous explique l’Historien Jean-Jacques MONNIER (13).

2 juin 1960 : ce décret pouvait réunifier la Loire Atlantique à la Bretagne.

La Cinquième République (14) est dotée d’un régime parlementaire et d’un système présidentialiste. A la tête de l’Etat, il y a deux domaines réservés. L’un au président de Gaulle : L’Algérie (15) en guerre, les Affaires étrangères et la Défense. L’autre au premier ministre Debré : Toutes les autres affaires très importantes.

Ce dernier considère que celles-ci lui sont vraiment réservées. Il défend son domaine, même contre ceux qui veulent faire intervenir le Général (16). Et Debré se méfie comme la peste des « conseils provinciaux »…

La réalité de ce régime est donc représentée par le duo de Gaulle – Debré (17). Il s’établit en pratique une véritable coopération entre les deux têtes de l’exécutif. Et ils co-établissent l’ordre du jour du Conseil (18). Ils partagent un culte quasi paranoïaque du secret. Ainsi, le 12 mai 1960, pas d’étalage dans la presse (19), assène le Général. Ils ne veulent donc pas réunifier la Bretagne. Et l’information doit rester secrète ! Le Communiqué est alors laconique (20). Le décret 60-516 délimitant les nouvelles régions paraît le 2 juin 1960.

«Droit d’option » de 1960 : deux départements changent de région.

Pourtant, 55 ans avant celui de 2015, un « droit d’option (21) » est actionné ! Ce décret détache en effet deux départements de la région Midi-Pyrénées pour les rattacher à deux autres régions : Pyrénées-Atlantiques (22) à l’Aquitaine et Pyrénées-Orientales au Languedoc. Enfin, le décret assemble les régions Rhône et Alpes (23)  en une seule et même entité. Mais aucune région n’a son mot à dire. Le décret ignore la réunification de la Loire-Atlantique aux quatre autres départements. Les régions n’ont politiquement pas le droit d’exister…

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Décret 60-516 délimitant les nouvelles régions de l’Hexagone du 2 juin 1960

Ce décret est l’aboutissement du plan de la haute administration (24). Les hauts fonctionnaires Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney (25) y ont notamment travaillé depuis 1941 (26). Il fait coïncider entre elles les circonscriptions d’action régionale où s’exerce la compétence de chaque ministère (27). Est confirmée ce que le député nantais André Morice (28) dénoncera comme suit : une « décision arbitraire qui, en 1956, a séparé la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne (29) ». Il ne parvient pas à s’opposer à ce diktat.

10 septembre 1960 : De Gaulle flatte les Bretons en Loire Atlantique …

Le sénateur Michel Debré avait alors écrit en 1956 : « Sans pouvoirs, les conseils provinciaux seront sans lendemain. Mais, dotés de pouvoirs, ils deviendront des assemblées politiques dont près de dix siècles nous ont appris à nous méfier (30) ». Préparant son voyage de septembre 1960 en Bretagne, de Gaulle déclare à l’un de ses conseillers : « Je ne vais pas voir les Bretons pour leur parler de la Bretagne. Je vais voir les Bretons pour leur parler de la France (31) ! » Et il y parlera même de l’ONU(32)…

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Nantes le 10 septembre 1960 à l’Ancienne Chambre des Comptes du Duché de Bretagne (préfecture)

Le 10 septembre 1960 à Saint-Nazaire, il lance un « Vive la Bretagne (33) ! » puis fait un discours devant l’ancienne Chambre des comptes du Duché de Bretagne (34) à Nantes : « Je vous remercie parce que vous êtes la Bretagne. Ce qui se passe à Nantes, la France y fait attention. Si j’avais un doute sur votre avenir, il serait levé à l’instant même quand je vois cette jeunesse bretonne en qui nous mettons nos espoirs. Vive la République, vive la France, vive la Bretagne (35) ! ».
Il n’évoquera jamais la partition…

11 septembre 1960 : à Rennes, de Gaulle prétend respecter l’unité bretonne.

De nombreux Nantais, rassemblés derrière Michel Noury, peintre, et Joseph Stany-Gauthier, conservateur du château des ducs de Bretagne, manifestent devant la statue d’Anne de Bretagne, au bout du cours Saint-Pierre, pour rappeler solennellement l’appartenance de Nantes depuis toujours à la Bretagne. Car de Gaulle n’apporte aucune réponse ni aux mouvements sociaux, ni aux demandes de parlementaires (36), du CELIB (37), du MOB (38) et du Comité de la Loire-Atlantique en Bretagne (39), précurseur de Bretagne Réunie.

Le lendemain, 11 septembre, les sonneurs du Bagad de Fougères cravatent d’un crêpe noir la hampe de leur drapeau pour protester contre la partition. A Rennes, de Gaulle prétend les avoir compris (40) : « Je place l’entité bretonne au dessus des découpages administratifs (41) ». Nous saisissons mieux le qualificatif « Le Prince de l’équivoque » attribué par le ministre Robert Buron (42) : Le décret de partition sera maintenu.
Ces découpages administratifs sont les garants de la disparition lente mais sûre de cette entité bretonne (43).

« Algérie française » plutôt que « Nantes en Bretagne … « 

Sur la place de l’hôtel de ville de Rennes, le cortège présidentiel est accueilli par un lancé de tracts édités par la section des jeunes du MOB, ce qui provoque des… arrestations, comme à Brest. Des forces de l’ordre omniprésentes éliminent affiches et inscriptions murales « Nantes en Bretagne » et « A Bretagne, Parlement breton » à travers les cinq départements, mais pas « Algérie française (44) »… La confédération Kendalc’h (45), forte de plusieurs milliers de membres, boycotte ce voyage, protestant contre la Partition (46).

Dans chaque ville visitée par de Gaulle, le MOB fait remettre un mémoire demandant la création d’organes décentralisés. « Nous savons que la Bretagne ne tolérera pas non plus d’être écartelée entre deux régions programme (47) » affirme le Mouvement, qui contre attaque : « Nous sommes un grand nombre au MOB à avoir plus de titres dans la Résistance que les gens qui encensent les régimes successifs. Nous sommes tout disposés à parler de l’Occupation avec ceux qui ont le culot de l’évoquer à propos de notre drapeau ».

12 septembre 1960 : l’État supprime le breton au baccalauréat !

Le lendemain du départ du Général, le double langage se poursuit en termes législatifs. Le 12 septembre, un arrêté suivant le subreptice décret 60-974 supprime (48) les épreuves de langue bretonne au baccalauréat et au BEPC… Devant le mécontentement général, un nouvel arrêté les rétablira (49) le 6 octobre. Pour couronner le tout, le 18 septembre, Michel Debré déclare : « Il n’y a pas de Bretagne, de Lorraine, de Languedoc, devant les réalisations nationales, il y a une oeuvre de solidarité dirigée par l’État (50) ».

Ce mythe administratif, qui ne dit surtout pas son nom politique, est résumé par Michel Feltin-Palas : « Ces régions ne sont, à l’époque, qu’un échelon de travail pour l’Etat. Un problème technique, pas politique (51) ». Ce diktat a tout pour rester camouflé : de surcroît, aucune frontière d’État n’écartèle la Bretagne, à l’instar de Catalogne, Pays Basque et Tyrol (52). Souhaitons que cette partition politique soit enfin étudiée par politiques et universitaires téméraires. Idem pour la rivalité instrumentalisée (53) entre Nantes et Rennes…

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Charles de Gaulle en visite officielle en Bretagne, Rennes le 11 Septembre 1960

1960 – 2020 : Histoire réécrite et conformisme en Loire Atlantique.

Ainsi, en Loire-Atlantique, l’Etat modifie la représentation de l’Histoire. Cette nouvelle vérité, ce mensonge, ne peut s’imposer que si rien ne la contredit, explique le psychiatre Serge Tisseron. Un tel secret à l’échelle d’une population obéit exactement à la logique d’un secret de famille. Comment peut-elle préserver des valeurs de lucidité en étant marqué par un tel secret collectif ? Ce dernier encourage le silence, qui fabrique le conformisme. Tout cela finit par écarter toute idée qu’il soit possible de penser autrement.

Pour tous ceux qui font le choix du conformisme, le raisonnement est identique : l’élite du pays tranche pour eux, notamment gouvernants et juristes… La culture du secret est aussi pour l’Etat un ingrédient de l’obéissance. Nul n’obéit mieux que celui qui est insécurisé dans ses propres repères. Elle permet aussi de croire que les lâchetés quotidiennes accomplies par conformisme resteront ignorées des générations suivantes. Le changement ne peut alors venir que d’une minorité qui a tenté de préserver sa lucidité (54).

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« Ils croient que vous êtes venu leur accorder l’indépendance » – Le Canard Enchaîné n°2081, 7 septembre 1960

L’État doit décréter la fin du problème qu’il a créé.

Les acteurs de l’Histoire mentent.
Ces mensonges ne sont pas de simples et anodins aménagements de la réalité, mais de véritables stratégies d’occultation de la vérité (55), décrypte l’historien Pierre Miquel. L’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent. Elle compromet, dans le présent, l’action même (56). L’historien Marc Bloch illustre ainsi l’omerta de Debré et ses effets à long terme.

Et la presse quotidienne installée en Bretagne en 1960 ? Elle ne fit jamais sa Une sur la Partition…
Alors, en 2014, deux députés incarnent avec brio la lucidité bretonne : Paul Molac et Marc Le Fur proposent, en vain, l’unité des cinq départements à l’Assemblée nationale. En 2018, Bretagne Réunie initie une pétition pour l’organisation d’un référendum. Elle récolte 105.000 signatures d’électeurs de Loire-Atlantique (sur 160.000 interrogés). Et pourtant, quels seraient les risques d’une consultation de la population ? D’abord, que l’Etat soit juge et partie alors qu’il a lui-même provoqué la partition.

Ensuite, qu’elle serve à exprimer une protestation anti-gouvernementale…

Néanmoins, en dépit de tout, comme pour la Normandie en 2015, l’Etat pourrait décréter la réunification des cinq départements bretons.

Il sortirait paradoxalement grandi d’une « nouvelle » politique mettant fin à son diktat. En abandonnant des valeurs à géométrie variable, il cesserait de facto d’encourager négation et discrimination à l’encontre de l’identité de la Loire-Atlantique bretonne et de ses habitants.

L’État respecterait enfin les populations (57) et reconnaîtrait les cohésions territoriales. Il s’épargnerait surtout une désobéissance civile « à la Bonnets Rouges », à l’issue imprévisible. Rappelons que cette désobéissance civile fut même, à un moment, le cheval de bataille de Michel Debré en personne (58) !
Histoire est paradoxe.
Ni zo bepred Bretoned, Bretoned tud kaled (59)…

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Manifestation pour l’unité administrative de la Bretagne à Brest le 7 septembre 1960 – L’avenir de la Bretagne

Annexes et sources.

1 – Notes de Edmond Michelet, ministre de la justice, conseil des ministres du 12 mai 1960.
2 – Ex-Pays nantais (jusqu’en 1789) puis Loire-Inférieure (jusqu’en 1958).
3 – Propos tenus par Charles de Gaulle, président de la République, à Jean-Marcel Jeanneney, Ministre d’État chargé des réformes constitutionnelles, en 1968. La Région de De Gaulle à nos jours, Léo Hamon, 1992, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, p. 84.
4 – Notes de Edmond Michelet, ministre de la justice, conseil des ministres du 12 mai 1960.
5 – Les mercredis de l’Elysée ; Conseil des ministres : de de Gaulle à Macron, 60 ans de secrets, Bérengère Bonte, Eds Archipel, 2018, pp. 46 et 50.

6 – « Cette partie de la France »

« à ces quatre départements que vous représentez » ; « Je ne vais pas vous parler de la politique bretonne de la France : je vais vous parler de la politique française et de son application particulière dans quatre départements » ; « La Bretagne est une partie de la France. Il ne faut pas, quelles que soient les difficultés des dernières années, considérer qu’il y a un problème breton : Il y a un problème français parmi d’autres ici. Les problèmes français sont multiples : nous en avons en Algérie […] Parmi tous ces problèmes, vous en êtes un, ou plutôt les quatre départements en sont un. » 20 ans qui transformèrent la Bretagne – L’épopée du CELIB – 22 juillet 1950 / 2 février 1969, Joseph Martray, Eds. France Empire, 1983, pp. 114-115.
7 – « Évoqué dans un discours radiodiffusé par M. Michel Debré [12 avril 1960] : Le partage de l’Algérie est-il possible ? » Le Monde diplomatique, mai 1960. [La proposition est rejetée par de Gaulle en novembre 1961]
8 – La vie politique en France depuis 1940, Jacques Chapsal et Alain Lancelot, Eds. Presses Universitaires de France, 1975, p. 392.
9 – Michel Debré écrit notamment : « Nous allons créer en Afrique du nord un nouvel Etat d’Israël, dont la disparition sera désormais l’objectif de tous les pays arabes, sinon des musulmans du monde entier ». De Gaulle et l’Algérie : mon témoignage (1960-1962), Jean Morin, Eds. Alban Michel, 1999

10 – La fabrique interdisciplinaire,

Michel Offerlé, Henry Rousso, Le Premier ministre en actes et en coulisses, L’histoire comme outil et objet d’analyse sociologique des institutions, Delphine Dulong, Eds. Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 47-58.
11 – L’Accord secret de Baden-Baden, Eds. Du Rocher, 2008, p. 471.
12 – Interview avec Arnaud Teyssier, énarque, haut fonctionnaire, professeur associé à l’École normale supérieure, historien et essayiste, Le Figaro, 18 juillet 2020.
13 – L’Etat français contre la langue bretonne, Jean-Jacques Monnier, Dalc’homp Soñj (magazine), no. 21, hiver 1987, pp. 15-20.
14 – Le régime politique de la Cinquième République est en vigueur en France depuis le 4 octobre 1958.
15 – Les 15 départements de l’Algérie, officiellement annexée en 1848, font alors partie intégrante de la République française.

16 – Le Figaro, 28 avril 1964.

17 – La fabrique interdisciplinaire, Michel Offerlé, Henry Rousso, Le Premier ministre en actes et en coulisses, L’histoire comme outil et objet d’analyse sociologique des institutions, Delphine Dulong, Eds. Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 47-58.
18-  Ibid.
19 – Les mercredis de l’Elysée ; Conseil des ministres : de de Gaulle à Macron, 60 ans de secrets, Bérengère Bonte, Eds. Archipel, 2018, pp 46 et 50.
20 – « Sur la proposition du premier ministre, un décret portant harmonisation des circonscriptions administratives a été approuvé ». Collection de communiqués de presse du Conseil des ministres (1945-1960), Archives nationales, F/60/2738.
21 – Le droit d’option est un dispositif prévu par la loi de Nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) de 2015. C’est la possibilité pour un département de changer de région d’attachement pour une autre région limitrophe. La demande peut être initiée par le département ou l’une des deux régions concernées.

22 – Basses-Pyrénées jusqu’en 1969.

23 – Provinces, départements, régions : l’organisation administrative de la France d’hier à demain, Jean-Louis Masson, Eds. Fernand Lanore, 1984, p. 514.
24 – Le Monde, 14 mai 1960.
25 – Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney furent tous deux, après 1945, collaborateurs du général de Gaulle.
26 – Michel Debré, Jérôme Perrier, Eds. Ellipses, 2010, pp. 88-89.
27 – Le décret du 2 juin et la circulaire du 20 juin 1960 sont publiés au Journal Officiel du 3 juin et du 21 juin, pp. 5007 et 5526.
28 – André Morice, 13 fois ministre de 1950 à 1953 puis en 1955 et 1957 (la dernière année comme ministre de la défense) ; Sénateur de Loire-Atlantique de 1965 à 1983 ; Député de Loire-Atlantique de 1945 à 1958 ; Maire de Nantes de 1965 à 1977.

29 – Ouest-France, 11 septembre 1972.

30 – Problèmes économiques et organisation administrative, Michel Debré, Revue française de science politique, 6e année, n°2, 1956. p. 310.
31 – Le voyage dure cinq jours (7 au 11 septembre 1960), s’étale sur 1800 km, comporte 75 arrêts et 22 discours prononcés. L’Ouest dans les années 68. Les voyages du président de Gaulle en Bretagne, Christian Bougeard, Jacqueline Sainclivier, Vincent Porhel, et al.. La France, la Bretagne et l’histoire, Patrick Gourlay, Eds. Presses Universitaires de Rennes, 2012, p. 145-159.
32 – « Si l’on s’en réfère au « De Gaulle parle » de notre confrère André Passeron et à l’Institut Charles-de-Gaulle, c’est le 10 septembre 1960, devant les parlementaires de Loire-Atlantique à Nantes, que le président de la République a dit : « Le machin qu’on appelle l’ONU… » Et la publication ajoute : « A cette occasion, il invente une expression qui connaîtra un grand succès. Il stigmatise en termes violents l’intervention de l’ONU au Congo et justifie son refus de voir l’organisme international se mêler des affaires qui relèvent de la compétence française » ». Le Monde, 16 mars 1994.
33-  L’Avenir de la Bretagne (mensuel du Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne), octobre 1960.

34 – Aujourd’hui Préfecture de Loire-Atlantique.

35 – « Je vous remercie parce que vous êtes la Bretagne. La Bretagne est considérée par la France avec une affection et une attention particulières. Ce qui se passe à Nantes, la France y fait attention. […] Si j’avais un doute sur votre avenir, il serait levé à l’instant même quand je vois cette jeunesse bretonne en qui nous mettons nos espoirs. […] Vive la République, vive la France, vive la Bretagne ». Discours de Charles de Gaulle, Nantes, 10 septembre 1960. L’Eclair, 12 septembre 1960.
36 – Ar Vro Gwirionez, revue d’études, juin 1960, p. 65.
37 – Le Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB) est un lobby officialisé le 30 octobre 1951 par un groupe de personnalités politiques dont René Pleven, Joseph Halleguen et Joseph Martray.
38 – Le Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne (MOB) est créé en 1957 par Jean Le Gall, Yann Fouéré, Ronan Goarant, Albert Poulain, Pierre Lemoine, Jean Kergrene et Yann Poupinot, à la suite du CELIB.
39 – Le Comité de la Loire-Atlantique en Bretagne (CLAB) est créé en septembre 1958 par le MOB.
40 – « C’est en quelque sorte la Magistrature du verbe, comme on l’a écrit ; les déclarations du général de Gaulle ne sont pas simplement des exercices oratoires, ce sont des actes politiques », La vie politique en France depuis 1940, Jacques Chapsal et Alain Lancelot, Eds. Presses Universitaires de France, 1975, p. 387.

41 – Ouest-France, 12 septembre 1960.

42 – De Gaulle – Une certaine idée de la France, Julian Jackson, Eds. Le Seuil, 2019, p. 853.
43 – L’Avenir de la Bretagne, octobre 1960.
44 – Ibid.
45 – Kendalc’h (en français, Maintien ou Continuité) est une confédération de cercles celtiques constituée le 15 octobre 1950.
46 – « La confédération s’étonne de la décision prise, en créant une région administrative de Bretagne, d’en détacher le pays nantais, au
mépris de l’histoire et de la géographie, comme de nos intérêts économiques », Le Monde, 14 septembre 1960.
47 – L’Avenir de la Bretagne, octobre 1960.
48 – La loi 51-46 du 11 janvier 1951, dite loi Deixonne, fut la première loi française autorisant l’enseignement des langues régionales. Afin de dispenser cet enseignement, il fonde notamment l’institut d’études celtiques à Rennes.
49 – Ar Falz (La faucille), revue du mouvement de la culture populaire bretonne, nos. 4-5, octobre, novembre, décembre 1960.

50 – Le Monde, 20 septembre 1960.

51 – Réforme territoriale : L’homme qui a découpé les régions, Michel Feltin-Palas (journaliste), L’Express, 20 août 2014.
52 – Catalogne et Pays Basque sont partagés entre les Etats espagnol et français, le Tyrol entre les Etats autrichien et italien.
53 – Pour ne pas « laisser Nantes à la Bretagne », l’Etat détruit l’unité territoriale bretonne et celle du Poitou. Il adjoint l’Anjou-Maine auxdeux départements qu’il déracine pour créer ex nihilo – et sans référendum – les « Pays de la Loire ». Objectif : Un « Grand Ouest » sans identité. Pour mieux affaiblir, il exacerbe la rivalité Nantes – Rennes. Pourtant, dans le cadre breton, les deux villes furent complémentaires entre 845 et 1789 (près de 1000 ans). Ces deux anciennes capitales ne décident de rien de manière autonome mais reçoivent leurs directives de l’hyper centre parisien.
54 – Cerveau & Psycho, n°37, janvier-février 2010, pp. 12-15.

55 – Les mensonges de l’histoire, Pierre Miquel, Eds. Perrin, 2002.

56 – Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Marc Bloch, Eds. Armand Colin, 1949 (posthume).
57 – Cette pétition sera unique en son genre en France par son ampleur. Elle est remise au Conseil Départemental de Loire-Atlantique. Le 17 décembre 2018, ce dernier ne vote pas pour la réunification mais pour l’organisation d’un référendum décisionnel sur le sujet. Le département n’a pas la possibilité légale d’organiser un tel référendum.
58 – Michel Debré avait exprimé – dans son hebdomadaire Le courrier de la colère (1957-1958) – certaines vues sur la politique algérienne, déclarant notamment que, devant une politique d’abandon, le devoir de désobéissance civile pouvait être un devoir fondamental. La vie politique en France depuis 1940, Jacques Chapsal et Alain Lancelot, Eds. Presses Universitaires de France,
1975, p. 393.
59 – Ni zo bepred Bretoned, Bretoned tud kaled (Nous sommes toujours Bretons, Bretons de race forte), Telen Arvor (La Harpe d’Armorique), Auguste Brizeux, Eds. Alphonse Lemerre, 1874.

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4 commentaires

Iffig 28 juillet 2020 - 22h59

Vraiment complet cet article, Trugarez
(Entre parenthèse, j’étais a Rennes le 11 septembre 60 à distribuer des tracts, ce qui m’a apporté quelques « petits » ennuis, )

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Penn kaled 29 juillet 2020 - 10h16

Gourc’hemmenou excellent article qui sort des sentiers battus . Une des dernières phases de la chronologie de la partition de la Bretagne dont les premières tentatives avaient commencées sous l’ancien régime .

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CDH 14 août 2020 - 16h13

Article très intéressant.
Un article de ce type mériterait d’être écrit pour faire toute la lumière sur la gestion du recours contre le découpage régional qui a été déposé en 2004 devant le Comité des Droits de l’Homme (organe chargé de veiller au respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques).

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Boc'h Ruz 20 novembre 2021 - 21h12

Je viens juste de découvrir cet excellent article à lire et à relire pour bien se souvenir de la chronologie de cette trahison. Rien n’a changé dans l’organisation de l’Etat français, dans les media qui nous maintiennent dans l’ignorance des décisions essentielles ou bien nous mentent et censurent de bon gré toute vérité qui dérange de trop.

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