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Après la pandémie … La colère noire d’Alain.
Le jour se lève. Un silence sidéral me réveille.
Les trémolos de la grive musicienne se sont tues depuis plusieurs printemps. L’espèce a quasiment disparu.
Des espèces s’éteignent et des virus émergent.
Je m’interroge sur l’étymologie du mot « pandémie », le préfixe pan vient il du dieu Pan ou de l’onomatopée indiquant un coup de feu ? Le covid 19 a fait le tour du monde en moins de quarante jours.
Le monde est au ralenti, seule la planète continue de tourner à la même vitesse.
Le ciel est bleu sans traînées blanches. Les bateaux de croisière sont à quai. Les frontières se ferment. Les humains meurent, les blouses blanches broient du noir, la chloroquine et autre poudres de perlimpinpin donnent de l’espoir aux plus naïfs.
La pêche est fermée, ça tombe bien, le déclin des populations de poissons d’eau douce est estimé à quatre pour cent par an.
L’économie s’asphyxie, le CAC 40 dévisse et les petits épargnants s’inquiètent de l’effritement du taux de leur assurance vie pendant qu’un enfant meurt de faim dans le monde toutes les cinq secondes.
Les frontières se ferment.
La bête immonde est tapie et attend son heure.
Déjà entraîné au repli sur soi, chaque citoyen est prié de se confiner, sauf pour aller voter. Les gens cachent leurs grimaces derrière un masque de papier et font des réserves de papier hygiénique, peut être pour embaumer leurs morts. Ils savent qu’une pénurie d’urne funéraire est à craindre.
Relayés par les ondes, quelques artistes, de leur cuisine, poussent la ritournelle pour tenter de distraire le bétail apeuré.
La crétinisation des masses a fait son œuvre.
Pendant ce temps les centrales nucléaires vomissent leur énergie pour faire circuler les algorithmes de la toile numérique. Le capitalisme numérique s’accélère. Des millions de smartphones et d’écrans plats illuminent les neurones fatigués de l’homme moderne. Celui ci s’est empressé d’oublier que les cent quatre vingt grammes de son fétiche favori a nécessité l’extraction de cent quatre vingt kilos de matières brutes pillées aux territoires des pays les plus pauvres.
L’homme augmenté dévaste l’Humanité.
Facebook, Google, Twitter et autres multinationales engrangent les dollars pour partir sur une planète de rechange.
On entend le ricanement du quarante cinquième président des Etats Unis d’Amérique.
Si nous nous en sortons vivants, nous ferons des agapes. Je commanderai un ragoût de pangolin sur Amazon et on regardera en streaming le dernier succès planétaire : « Corona ».
Donc après la pandémie, je commanderai un ragoût de pangolin sur Amazon.
Alan