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La Bretonne Hélène Jegado est sans doute une des serial-killeuse qui fut parmi les plus « efficaces » en Europe.
Fleur de Tonnerre comme la surnommait sa mère, est née en 1803 à Kerordevin en Plouhinec / Pleheneg en Morbihan. Issue d’une famille modeste de cultivateurs, elle sera orpheline très jeune. Sa première victime sera sa propre mère qu’elle empoisonnera dès ses huit ans.
D’abord elle utilisera une plante commune, la belladone, sorte de petit fruit noir de la taille d’une petite cerise. Cette balladone (Atropa belladonna en latin et Benede en breton) contient de l’atropine, substance très toxique.
Puis la jeune Hélène Jegado sera confiée à une tante … qu’elle empoisonnera également.
Ensuite elle va devenir domestique et cuisinière.
Un poste idéal pour commettre ses meurtres dans les familles bourgeoises qui la recruteront. Durant dix huit ans, « partout où elle passera, ses hôtes trépasseront ». Elle délaisse rapidement la belladone pour l’arsenic.
A cette époque, de nombreuses maladies infectieuses tuent, et les empoisonnements de Hélène Jegado passent souvent pour des conséquences de ces infections. L’autopsie est peu courante.
Après avoir exercé dans tout le Morbihan, elle s’installe à Rennes / Roazhon en 1848. Là, elle sera cuisinière dans plusieurs familles. Dès qu’un membre de ces familles lui déplaira, elle l’empoisonnera.
An Ankou.
Hélène Jegado est très mystique, et depuis son enfance, elle voue une sorte de culte à l’Ankou. L’Ankou est la représentation de la mort en Bretagne. Sur sa vieille charrette, sous la forme d’un squelette enveloppé dans un grand marteau noir, et muni de sa faux dont la lame est montée à l’envers, l’Ankou parcourt les campagnes et fauche les vies.
Hélène Jegado fauchera ses dernières victimes à Rennes / Roazhon en 1851. Des médecins, intrigués, la signale au procureur de la République. Puis une autopsie sera pratiqués sur sa supposée dernière victime. Ainsi, l’autopsie confirme l’empoisonnement à l’arsenic.
Quelques autres autopsies confirmeront à nouveau l’existence d’arsenic à forte dose.
Ainsi confondant la serial-killeuse bretonne qui se prenait pour l’Ankou.
Arrêtée et emprisonnée à Rennes, ses aveux seront partiels et mêlés de divagations et d’approximations. Les crimes du Morbihan seront prescrits et elle ne sera jugée « que » pour cinq empoisonnements avérés, cinq tentatives avortées et quelques menus larcins. Cependant la justice l’accusera de près de quarante meurtres. Mais on pense qu’elle en aurait commis au moins le double.
Certains avancent même le chiffre de quatre vingt dix-sept meurtres.
En effet, elle avait pour lugubre habitude de prendre sur le corps de ses victimes un petit objet « souvenir » ou un bout de tissu. Puis de les enfiler sur une cordelette qu’elle gardait précieusement sur elle. Ainsi, sur cette cordelette, il y avait soixante objets …
« La Jegado » sera guillotinée en place publique, sur le Champ de Mars à Roazhon, le 26 Février 1852, à l’âge de quarante-neuf ans.
Encore aujourd’hui, Hélène Jegado est considérée comme la serial-killeuse la plus meurtrière d’Europe. Voire du monde.
Hélène Jegado en livre et au cinéma.
Découvrez Hélène Jegado également dans le livre Fleur de Tonnerre de Jean TEULÉ aux Éditions Julliard.
Puis son adaptation au cinéma avec dans les rôles principaux Déborah François, Benjamin Biolay, Christophe Miossec (oui, oui le chanteur breton de Brest même !), Jean Claude Drouot (oui, oui Thierry La Fronde !), etc …
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