Le 25 octobre 2025, la République d’Irlande a élu Catherine Connolly à la présidence de la République.
Son parcours est à la fois symbole de rupture et de continuité. Elle incarne une vision plus engagée de l’identité irlandaise, de la langue gaélique et de l’unité de l’île. Cet article revient sur ses origines, son parcours politique, sa maitrise de la langue irlandaise et sa position sur la réunification de l’Irlande.
Sommaire
Origines et parcours personnel
Catherine Martina Ann Connolly est née en juillet 1957 à Galway / Gaillimh, dans l’ouest de l’Irlande.
Issue d’un milieu modeste – son père menait des activités de charpentier et de construction navale dans la région de Galway – elle grandit dans le quartier de Shantalla, l’un des premiers lotissements sociaux de la ville.
Elle obtient un bachelier en psychologie à l’University of Galway puis une maîtrise clinque à l’University of Leeds en 1981. Wikipédia Ensuite, elle complète un diplôme de droit et devient avocate au début des années 1990.
Sur le plan personnel, elle vit dans le quartier du Claddagh à Galway / Gaillimh depuis 1988, et a deux fils.
Dès l’enfance, l’importance de la langue irlandaise l’a marquée. Lors de sa campagne présidentielle, elle a rappelé que « l’Irish language must be placed at the very heart of Ireland’s future » – (« La langue irlandaise doit être placée au tout cœur de l’avenir de l’Irlande » en langue française et comme message pour Loïg Chesnais-Girard, actuel président loyaliste de la région Bretagne administrative)
Ainsi, ses racines familiales, son milieu socio-économique et son attachement à la culture gaélique forment un socle solide à son engagement politique.
Carrière politique et ascension
Connolly débute en politique locale : élue au conseil municipal de Galway / Gaillimh en 1999 (pour le parti Labour Party) puis maire de Galway de 2004 à 2005.
Elle quitte le Labour en 2006 pour devenir indépendante.
En 2016, elle est élue députée (TD) pour la circonscription de Galway West.
En 2020, elle devient la première femme Leas-Cheann Comhairle (vice-présidente de la chambre basse du Parlement irlandais).
Sa candidature à la présidence s’inscrit dans un contexte de défiance envers les partis traditionnels. Elle lance officiellement sa campagne en juillet 2025, annonce vouloir « donner une voix à celles et ceux qui n’en ont pas ».
Le 24 octobre 2025, elle remporte l’élection présidentielle avec 63,4 % des voix : un score record depuis la création de la fonction en 1938.
Sa victoire est donc à la fois personnelle et symbolique : une femme indépendante, issue de l’ouest, attachée à la langue et aux racines, devient la dixième présidente de la République d’Irlande.
Une présidente irlandaise qui parle gaélique
L’un des aspects les plus marquants de sa candidature est son engagement pour la langue irlandaise (Gaeilge). Elle s’est engagée à faire de l’Irish « la langue de travail à l’Áras an Uachtaráin » pendant son mandat.
Dans son communiqué du 3 octobre 2025 : « As a proud Gaeilgeoir … I will use Irish consistently and proudly in public life. » (« En tant que fière locutrice du gaélique, j’utiliserai l’irlandais de manière constante et fière dans la vie publique » en langue française.)
Une enquête de notre confrère The Irish Times montre que pour de nombreux jeunes électeurs, la capacité du candidat à parler l’irlandais a été un facteur important de vote : « It is almost like a tsunami now ».
Pour les Bretons amoureux des langues celtiques, c’est une belle résonance : une présidence qui remet la langue au cœur de l’identité nationale, au-delà du simple usage symbolique.
Réunification de l’Irlande : objectif politique
Catherine Connolly a clairement affiché sa volonté d’œuvrer pour la réunification de l’Irlande, en soulignant que « together we can shape a new republic that values everybody » (« Ensemble, nous pouvons façonner une nouvelle république qui valorise chaque personne » en langue française)
Elle a notamment proposé d’étendre le droit de vote aux citoyens du nord de l’Irlande pour l’élection présidentielle, afin de souligner la connexion entre l’île entière.
Elle s’inscrit dans une logique celtique de solidarité : le lien entre l’Irlande et les autres nations celtiques pourrait s’en trouver renforcé.
Pour la Bretagne, cet aspect ouvre des pistes de réflexion sur les enjeux d’identité, de langue et de liberté collective.
Néanmoins, il convient de rappeler que la fonction présidentielle irlandaise est largement symbolique : elle ne peut pas modifier directement les lois ou déclencher un référendum de réunification.
Mais en tant que symbole politique fort, la présidence de Catherine Connolly peut nourrir et accompagner un éventuel mouvement vers la réunification, ou du moins en raviver la dynamique.
Avec Catherine Connolly, l’Irlande entre dans une nouvelle ère.
Catherine Connolly est une femme indépendante, gaélophone et engagée à mettre la langue, l’identité et l’unité au centre de son mandat.
Pour la Bretagne et les autres nations celtiques, son élection est porteuse d’inspiration.
Dans un monde où les identités locales et les langues minoritaires cherchent à recouvrer leur place, son arrivée à la tête de la République d’Irlande représente bien plus qu’un simple changement de titulaire : elle marque un tournant dans le récit national.
Enfin, comme le disait Connolly elle-même : « The Irish language is not simply a cultural ornament — it is at the very heart of our identity as a people. » – (« La langue irlandaise n’est pas simplement un ornement culturel — elle est au cœur même de notre identité en tant que peuple » en langue française)
