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«La langue, c’est comme la peau, on n’en change pas»
Sigmund Freud – correspondance Arnold Zweig- Gallimard
Michel Feltin-Palas publie un article dans l’Express concernant «La terrifiante histoire de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) qui voulait découvrir la première langue de l’humanité» …
Il a fait enlever six nourrissons à leurs mères respectives et les a fait soigner par des nourrices qui n’avaient droit qu’à les nourrir sans leur parler ni les dorlotter. Selon son hypothèse, les bébés parleraient spontanément la langue originelle de l’humanité. Fréderik II fut roi de Sicile empereur du Saint Empire romain germanique, roi des Romains, roi de Provence et de Bourgogne et roi de Jérusalem. Il vivait entouré de savants et il parlait six langues. Il avait le pouvoir de faire ce genre d’expérience glaçante malgré l’horreur éprouvée par ses contemporains
Les six nourrissons sont morts en quelques semaines, comme si on les avait écorchés vifs.
L’esprit a besoin du corps, et du cœur dans le corps pour faire triompher la vie, et la parole. La langue parlée et la vie ne vont pas l’une sans l’autre. La mort de ces petits martyrs nous le prouve.
Depuis des études ont été faites qui montrent à quel point nous avons tous été imprégnés par la langue maternelle dès notre vie intra-utérine. Nous le savons profondément sauf lorsque nous devenons des savants fous et des techniciens délibérément sans cœur ni affect comme le sont actuellement beaucoup de nos élites d’énarques, nos idéologues désincarnés, qui ne savent plus de quelles douleurs insupportables souffrent les populations écorchées vives, mutilées dans leur cœur, leur créativité.
Je sais, profondément, que je n’écris bien (relativement) la langue française que pour clamer haut et fort cette vérité de l’être, selon le destin qui est le mien.
Comment ne pas maudire ce conseil constitutionnel et ces gouvernements successifs de cette France désincarnée et lointaine…
…Pleine de fausses belles idées universelles qui les aveuglent, acharnés qu’ils sont à retourner le couteau dans nos plaies ?
J’ai des « sicots » dans le cœur comme autant de clous dans mes chaussures.
La Bretagne n’est pas une Région à saucissonner sur un coin de table, par décret, suivant des théories économiques par ailleurs hasardeuses. La Bretagne est un pays millénaire dont le peuple pourrait négocier, dans sa langue à égalité de puissance, un voisinage amical avec les autres pays de l’hexagone, d’Europe et même fraterniser avec tous les Terriens dans la mesure de ses possibilités.
Je répète tout le temps que ce qui est important, nourrissant, pour chacun, c’est ce qui se passe là où il vit, là où il peut agir en fonction de ce qui s’y passe et suivant ses possibilités. Personne n’empêchera personne, quoiqu’il en soit, non pas de fuir son pays, mais d’aller voir ailleurs comment l’herbe y est verte, et dans quelle autre langue que la sienne ces choses-là sont dites.
