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Le street art en Bretagne : fresques, graffitis et art urbain de caractère
Longtemps cantonné aux friches industrielles ou aux recoins des villes, le street art est aujourd’hui reconnu comme un art à part entière. Et la Bretagne, loin de rester en marge du mouvement, est devenue un véritable terrain d’expression pour des artistes urbains talentueux, engagés et enracinés dans leur pays.
De Nantes / Naoned à Brest, de Saint-Nazaire / Sant Nazer à Rennes / Roazhon, le graffiti breton raconte, revendique et embellit.
Focus sur une culture vivante et puissante, à ciel ouvert.
Une Bretagne de plus en plus colorée
Au fil des années, les murs de Bretagne se sont couverts de couleurs, de formes et de messages. Le street art breton, s’il puise parfois dans l’esthétique mondiale du graffiti, développe ses propres codes, souvent inspirés par l’identité bretonne, la nature omniprésente ou les luttes sociales, politiques et écologiques.
Dans le centre-ville de Nantes / Naoned, à Chantenay ou autour de l’Île de Nantes, les fresques murales s’accumulent, portées par des festivals comme “Juste Ici” ou des collectifs comme Plus de Couleurs. Ces œuvres racontent souvent une autre histoire de la ville : populaire, bretonne, rebelle.
À Brest, ville portuaire et marquée par la reconstruction, les murs deviennent des espaces d’expression politique et artistique. Des artistes comme War!, Wild Sketch ou Ador transforment les façades grises en toiles géantes, souvent avec une dimension identitaire bretonne affirmée.
Un art populaire et militant
En Bretagne, le street art est rarement purement décoratif. Il porte des causes et des messages : lutte contre les violences policières, dénonciation de l’artificialisation des terres, soutien à la langue bretonne, autonomie et indépendance du pays, hommages aux figures de la culture bretonne…
À Rennes / Roazhon, des fresques rendent hommage à Alan Stivell, Glenmor ou à des femmes bretonnes oubliées de notre Histoire. À Saint-Nazaire / Sant Nazer, le long de l’estuaire, des graffitis engagés questionnent notre rapport à la mer, à la pollution ou à l’identité bretonne.
On voit aussi apparaître de plus en plus de phrases en breton, ou des jeux graphiques sur le Gwenn ha Du, signe d’un art de plus en plus localisé et revendicatif. Le street art breton devient alors un outil culturel et politique, accessible à toutes et tous.
Des festivals et des parcours street art en plein essor
La scène street art en Bretagne se structure, et certains événements y jouent un rôle majeur.
On peut citer par exemple :
- Teenage Kicks (Rennes / Roazhon et Nantes / Naoned) : biennale du street art urbain, qui invite des artistes du monde entier à peindre dans l’espace public.
- Just Do Paint (Saint Brieuc / Sant Bieg) : festival très visuel qui transforme la ville chaque été.
- Les murs prennent la parole (Brest, Kemper, Douarnenez…) : projets participatifs de fresques murales.
Ces festivals ne se contentent pas de faire venir des artistes : ils créent des parcours artistiques accessibles gratuitement toute l’année, visibles à pied ou à vélo.
Un bon moyen de réconcilier culture et terrain.
Portraits d’artistes bretons du street art
Plusieurs artistes bretons se démarquent par leur style et leur engagement : en voici six, mais ils sont des dizaines dans toute la Bretagne.
🎨 Aéro (Vannes / Gwened)
Aéro est une référence du street art à Vannes / Gwened. Il combine calligraphie moderne et symboles celtiques stylisés. Son travail relie le passé breton au présent urbain. Ses fresques redonnent vie aux traditions bretonnes. Lignes fluides, couleurs tranchées, l’impact est fort. Il modernise l’identité bretonne à travers l’art mural.
www.facebook.com/creaero.artistepeintre/photos
🎨 Mika Husser (Nantes / Naoned)
Mika Husser est une figure du street art à Nantes / Naoned. Ses fresques représentent souvent des visages de femmes, très colorés. Il adopte un style pop puissant. Ses œuvres parlent d’identité, de diversité, de culture. Il peint une Bretagne jeune, féminine et engagée. Son art attire l’œil et les questions.
www.facebook.com/mikahusser/
🎨 Wild Sketch (Kemper)
Wild Sketch transforme les murs de Kemper avec son style hyperréaliste. Il peint des animaux bretons en grand format : loups, chevaux, oiseaux. Ses fresques impressionnent par leur réalisme. Il défend la nature bretonne et la biodiversité. Son street art relie art, écologie et émotion. Chaque mur devient vivant.
.facebook.com/wild.sketch
🎨 Zag (Morlaix / Montroulez)
Zag, alias Georges Zannol, est un artiste urbain basé à Morlaix / Montroulez. Spécialiste du trompe-l’œil et de l’anamorphose, il transforme escaliers et murs en œuvres immersives. Fondateur du Morlaix Arts Tour, il dynamise la scène street art bretonne. En 2024, ses fresques à Lesneven et Kemper ont été primées au Golden Street Art
www.facebook.com/Gioz37
🎨 War! (Brest)
Artiste brestois engagé, War! est reconnu pour ses collages et fresques murales percutantes mêlant satire sociale et humour noir. Son style graphique, souvent minimaliste, frappe fort dans l’espace urbain. Parmi ses œuvres marquantes figure « La Vie moderne », une fresque monumentale à Brest. Il a également participé à des projets collectifs, tels que la fresque inaugurée le 17 avril 2023 au 115 rue Mary Piriou, dans le quartier de l’Europe à Brest, réalisée dans le cadre du budget participatif de la ville
🔗 www.instagram.com/warindawest/
🎨 Ador (Nantes / Naoned)
Graffeur et illustrateur nantais, Ador développe un univers fantastique, peuplé de personnages grotesques et attachants. À travers ses fresques, il raconte des histoires critiques et absurdes sur notre société. Une de ses œuvres emblématiques est « La fresqu’île », réalisée en 2015 sur le mur ouest du Hangar 20, quai des Antilles à Nantes / Naoned, en collaboration avec le studio Katra et des étudiants de l’école de la Joliverie . Cette fresque de plus de 100 m² a marqué le paysage urbain nantais
Chacun d’eux porte en lui un fragment de la Bretagne contemporaine, entre héritage et modernité.
Street art et renaissance bretonne
Il est intéressant de voir comment le street art devient un nouvel outil de la culture bretonne. Là où jadis seuls les livres, les festivals ou la musique véhiculaient l’identité bretonne, les murs aujourd’hui prennent le relais.
Langue bretonne, symboles celtiques, héros oubliés, causes locales… tout y passe.
Loin d’être un simple phénomène de mode, le street art en Bretagne incarne une renaissance populaire, urbaine et accessible. Il contribue à forger une Bretagne moderne, jeune, rebelle et créative, qui parle à ses enfants d’aujourd’hui.
Un art qui ne demande qu’à être vu
La meilleure manière de comprendre l’impact du street art en Bretagne, c’est encore de prendre le temps de le regarder. Vos photos personnelles, vos balades urbaines, vos coups de cœur artistiques… tout cela peut nourrir une autre image de la Bretagne : plus colorée, plus audacieuse, plus vivante.
À NHU Bretagne, nous sommes convaincus que le street art fait désormais partie intégrante du paysage culturel breton.
Et vous, quels murs vous ont marqué récemment ?
