Sommaire
Bretagne : l’éolien en mer en 2050
En cette année 2024, la Bretagne dispose de deux parcs éoliens marins opérationnels (et non pas d’un seul comme le suggère de manière erronée l’article du Télégramme du 7 mars dernier) pour une puissance installée globale de 976 MW.
Le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) a dévoilé le 29 Février dernier quatre scenarii, dont le quatrième est intitulé : « équilibre« .
Ce scénario privilégie en effet, autant que possible, l’implantation au-delà des 20 milles nautiques (> 37 km) afin de limiter la visibilité à la côte et les enjeux de cohabitation des usages. En Bretagne, il privilégie également un développement de l’éolien flottant à moyen et long terme afin de bénéficier de l’amélioration des performances technico-économiques de cette technologie d’ici à 2050, sans pour autant abandonner les parcs posés.
Mais en Bretagne, que ce soit dans la Manche occidentale ou au large de sa rive atlantique, tous les nouveaux parcs envisagés seraient flottants.
Manche Ouest puissance totale installable 7.2 GW
Ce scénario conduit à privilégier l’implantation de quatre nouveaux parcs flottants.
Les zones à fort potentiel éolien sont valorisées. Les zones de pêche les plus emblématiques sont évitées, de même que les sites Natura 2000.
Nord Atlantique puissance totale installable 9.2 GW
Ce scénario propose d’implanter cinq nouveaux parcs éoliens flottants au large de la Bretagne, à des distances majoritairement supérieures à 20 milles nautiques (> 37 km) afin de minimiser la visibilité depuis la côte.
Il faut noter que le potentiel de puissance total : 16.4 GW est très largement supérieur aux recommandations du nouveau projet Alter Breton, qui n’envisageait d’ici à 2050 qu’un triplement de la puissance installée actuelle.
Alors si la puissance installée en mer ne devait finalement représenter que la moitié ou le tier du potentiel présenté dans ce scenario n°4, cela permettrait de réduire le nombre de nouvelles installations éoliennes à terre (nécessaires) et/ou de diminuer l’augmentation du nombre de nouveaux méthaniseurs (nécessaires également).
L’objectif étant de réduire à terme la consommation d’énergie globale par habitant de 2.96 TEP/hab/an aujourd’hui à 1.63 TEP/hab/an en 2050 sans recourir ni au nucléaire ni aux énergies fossiles. C’est un objectif ambitieux qui n’est pas gagné d’avance, il faudra argumenter.
Nota : les zones 5 et 6 au sud de Groix / Enez Groe et à l’ouest de Belle-Ile / Gerveur ne sont pas comptabilisées dans le total de 16.4 GW.
La Bretagne peut éventuellement développer ses filières d’énergies renouvelables, mais n’a pas pour vocation de produire des surplus trop importants pour, en fait, alimenter la mégapole francilienne (Paris nous pompe depuis 235 ans).

Le tout est de trouver les compromis qui tiennent compte de la plus large acceptabilité de tous les types de projets d’énergies renouvelables.
Le grand débat sur la mer pourrait être l’outil démocratique qui permettrait cette recherche de compromis, mais le résultat du grand débat sur le nucléaire devrait inviter à la prudence. Il est probable que les décisions sont déjà prises et que nous pourrions obtenir le résultat des courses avant même que le grand débat sur la mer soit officiellement clos. Pour rappel le débat sur le nucléaire finissait en Avril, les conclusions devaient être données en Juillet mais la loi de programmation nucléaire a été votée en mars de la même année (vous appelez ça comment ?).
Sources
www.debatpublic.fr/la-mer-en-debat
www.letelegramme.fr/…/eolien-en-mer-ou…
www.syndicat-energies-renouvelables.fr/…/SER-FR…
Illustrations
Carte de Bretagne par Yes Brittany – Gwenaël Henry
Paris nous pompe, par UDB Union Démocratique Breizh / Unvaniezh Demokratel Breizh