Le Parti National Breton, par Douar ha Frankiz

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Par Douar ha Frankiz, pour le Conseil National, Alan Le Cloarec

Néo-nazis et illuminés : qui se cache derrière le PNB Parti National Breton ?

Il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin pour trouver les origines du pseudo PNB, venu perturber la manifestation de Bretagne Réunie à Nantes / Naoned le 12 octobre. Pour cela, il suffit d’aller faire un tour vers les réseaux de Boris Le Lay.

Néo-nazi confirmé, Boris Le Lay est caché au Japon pour éviter les condamnations dont il est l’objet pour provocation à la haine raciale, injure publique, menace de mort, contestation de crimes contre l’humanité, etc… Dans ses réalisations, on compte la création du site Breiz Atao pour orienter les idées bretonnes vers l’extrême droite, ainsi que le site Démocratie Participative qui laisse libre cours à tous les penchants des adorateurs numériques du IIIème Reich.

Ce n’est donc pas étonnant de retrouver les premières traces de la création du PNB Parti National Breton sur la page de ce monsieur. C’est sur Odysee, un genre de YouTube d’extrême droite, que Boris Le Lay fait le premier appel à la création du PNB Parti National Breton le 3 juillet 2021.

À la suite d’un piratage réalisé par un hacker bienveillant en février 2022 , Le Lay perd beaucoup de ses sites et données en ligne mais il republie la vidéo d’appel à la création du PNB le 7 avril 2022 .

Les premières vidéos de propagande du PNB sortent donc sur cette chaîne Odysee tenue par Le Lay qui se nomme Le korrigan. C’est au même moment qu’on voit apparaître en Bretagne les premiers collages d’affiches pour le Parti National Breton . La page Facebook du site Breiz Atao de Boris Le Lay qui était en dormance depuis 2020 se réactive également en 2022 pour ne publier plus qu’exclusivement la propagande du nouveau PNB.

Pour les militants d’ultra-droite que Le Lay attire vers son PNB, ils peuvent trouver sur sa chaîne tout ce qu’il faut pour leur formation intellectuelle : des appels à la création de groupes émeutiers suprémacistes blancs, des appels au « Djihad aryen » et toutes sortes de célébrations du IIIème Reich diverses et variées.

Ar Marvailher ou Erwan Pradier

C’est probablement ce contenu qui attire rapidement celui qui va bientôt se nommer Ar Marvailher et qui est appelé à prendre la place de Boris Le Lay à la présidence du PNB. Ar Marvailher, Erwan Pradier de son vrai nom, est informaticien. Il a fait ses études à Paris et en Normandie avant de venir s’installer en Bretagne pour y diffuser les idées d’extrême droite. D’abord responsable de la communication, il est devenu depuis l’été 2024 « président du PNB ». Du fait de son métier et de sa responsabilité en communication pour le groupuscule, il n’est pas étonnant de retrouver son nom dans les métadonnées du site internet du Parti National Breton. Il a en effet aidé Le Lay à le remonter après le piratage de février 2022.

Les premières vidéos de podcasts qui ont commencé à faire connaître Ar Marvailher comme voix du PNB étaient d’ailleurs publiées sur la chaîne Odysee de Boris Le Lay. Ce contenu se nommait d’abord « Les causeries du Marvaihler », avant de devenir « Mouezh ar vroad ».

Erwan Pradier veut présenter une image plus acceptable du groupuscule qu’est le PNB. Il va, en ce sens, chercher à construire un discours d’extrême droite comparable à celui qui s’étale tous les jours dans les médias français, sans aller jusqu’aux outrances assumées de Boris Le Lay.

Président du Parti National Breton et Roi de Bretagne !

Néanmoins, Ar Marvailher, même en version modérée, défend bien une idéologie extrême et dangereuse, d’autant qu’il est lui même peu ou prou illuminé. En effet, en plus d’être « Président du PNB », il se proclame aussi « Roi de Bretagne » !

Sut son compte X, il précise en effet être le descendant d’Arthur Ier et attend que la couronne britannique le reconnaisse comme souverain légitime de la Bretagne. Il fait même des publications en anglais dans ce but. Mais la monarchie que veut construire son Altesse n’a rien de parlementaire, elle sera à l’image du programme du PNB, une dictature pure et simple : répression politique tous azimuts, interdiction de l’islam, dissolution des « groupes antifas » et déportation de leurs membres, etc …
Et sa définition peut être assez large puisque même l’Union Démocratique Bretonne fait partie des « racailles antifas ».

Pour les personnes qui ne sont pas blanches, le futur roi est magnanime. Il se garde le droit de ne pas recourir aux déportations ou aux exterminations de masse. En effet, selon lui un droit du sang strict et une politique de répression brutale pourraient inciter les personnes non-blanches à partir d’elles-mêmes, sans avoir besoin d’utiliser une solution… finale.

Droits des femmes …

Pour Erwan Pradier de toute façon, l’état de droit n’est qu’une « chimère légaliste », qui n’aura plus lieu d’être quand il sera à la tête de la Bretagne. Les droits des femmes devront également disparaître ainsi que ceux des minorités, cela va sans dire. L’avortement sera bien sûr interdit car « 80 % des femmes avortent par plaisir » selon-lui.

Du fait de ses nouvelles responsabilités, Ar Marvailher ne peut plus se permettre de dire tout et n’importe quoi. Heureusement, il y a d’autres comptes arborant les couleurs du Parti National Breton pour maintenir un discours clair. Par exemple, celui d’un genre d’écuyer de son Altesse Pradier, Drew Gwen – Gwen Gallad, où la haine des femmes se fait encore plus assumée. Selon lui, les Bretonnes doivent être à la maison, faire des enfants, ne pas se mêler de politique. Jeanne Coroller du Guerny – première présidente du PNB historique -, Denise Guieysse qui en fut une cadre déterminante et Meavenn – porte parole de Gwenn ha Du, le groupe clandestin lié au PNB – apprécieront. Bien évidemment, les femmes doivent aussi assouvir tous les désirs des hommes car « elles recherchent la domination masculine ».

Depuis leur apparition publique à Nantes le 12 octobre, le PNB montre qu’il veut s’infiltrer dans le mouvement breton.

On peut donc voir Ar Marvailher republier nombre de tweets du Parti Breton ou de Bretagne Réunie pour montrer qu’ils sont plus ou moins du même côté. Et pourtant, le chevalier blanc Gwen Gallad parle de son côté d’Étienne Gruenais comme d’un « gros barbu pro gay régionaliste ». Étienne Gruenais est un militant breton dévoué et efficace, cadre du Parti Breton et membre de la direction de Bretagne Réunie.

Programme du Parti National Breton

Toutes les insanités proférées par la direction de ce groupuscule sur les réseaux se retrouvent en version plus ou moins policée dans le programme du Parti National Breton. Pour eux, l’avenir de la Bretagne est une Corée du nord version IIIème Reich. Un mur sera construit à la frontière, le droit sera celui du sang, les élections n’existeront plus, la peine de mort sera rétablie, la répression sera omniprésente, le nucléaire sera développé à tout crin, il n’y aura pas d’impôt sur le revenu pour que la bourgeoisie s’y trouve tout de même à son aise et les enfants seront endoctrinés dès l’enfance dans un équivalent des jeunesses hitlériennes.
Oh ! et naturellement, l’avortement sera interdit et entraînera une peine de mort automatique par pendaison.

En cela, le PNB n’a clairement de ‘national breton’ que le nom.

C’est un groupuscule d’extrême droite qui cherche à se légitimer en prenant un vernis breton, alors que ses idées sont à l’opposé de la Bretagne en général et du mouvement breton en particulier.

Même la référence qu’ils prennent au PNB est une vision tronquée de l’Histoire, basée non pas sur un héritage politique, mais sur le discours de la propagande française anti-bretonne. Le PNB historique avait en effet refusé, par deux fois, d’évoluer vers l’idéologie fasciste qu’Olier Mordrel voulait lui inculquer. Aux congrès de 1933 et de 1938, ses membres avaient clairement voté contre des propositions allant dans ce sens et pendant la guerre, les nationalistes qui rejoignaient la Bezen Perrot le faisaient en désobéissant aux consignes du parti. S’ils franchissaient le pas, ils étaient automatiquement exclus du PNB.
L’abbé Perrot lui-même, don le nom fut récupéré par l’extrême droite après sa mort, condamnait sans réserve les positions d’Olier Mordrel et de Célestin Lainé, ainsi que leurs liens avec les Nazis, qu’il considérait comme des partisans du paganisme, donc des hérétiques.

Néanmoins, l’épuration du PNB s’est faite par un discours présentant le mouvement national comme collabo et pro-nazi, qui depuis est entretenu par les opposants au mouvement breton comme Françoise Morvan et aujourd’hui par des gens comme Boris Le Lay et Erwan Pradier. C’est bien la propagande anti-bretonne qui assimile en permanence défense de la Bretagne et extrême droite, et c’est dans cette ligne de pensée que s’est construit le groupuscule actuel.

Tous ces éléments doivent donc nous alerter.
Le PNB tente et tentera à nouveau de s’immiscer dans les mobilisations bretonnes. Si des nationalistes sincères s’égarent vers se groupe, qu’ils s’en écartent le plus vite possible. Les membres de l’Emsav ne doivent pas être dupes : ces individus n’ont rien à faire dans nos mobilisations et nos organisations.

Leur ouvrir la porte au nom du fait qu’ils se proclament du mouvement breton n’aboutira qu’à la décrédibilisation totale de l’Emsav et au triomphe de la propagande française et de son discours anti-breton.

Les idées d’indépendance et d’autonomie pour la Bretagne défendent des valeurs politiques, morales et humaines qui n’ont rien à voir avec celles de l’extrême droite. C’est le devoir des nationalistes d’aujourd’hui et de demain de faire en sorte que cela perdure.

Bevet an Emsav ! Bevet Breizh !

Douar ha Frankiz
pour le Conseil National
Alan Le Cloarec